La Route (vers l'enfer ?)

Publié le par oTherWiSe

La Route suit les pérégrinations d'un père et d'un fils dans un futur qu'on imagine proche. Un cataclysme d'une nature inconnue et inexpliquée, a provoqué l'écroulement de toutes civilisations. La vie végétale s'est éteinte, les animaux s'en sont allés. L'enfant est né au lendemain d'un événement funeste. Il est le fils de ce monde. Le dernier fils de ce monde ?
L'homme (Viggo Mortensen décharné, déprimé, à bout de forces, mourant...) et l'enfant (Kodi Smit-McPhee, l'innocence incarnée, la vie...) voyagent vers le sud, vers le golf du Mexique peut être, espérant des cieux plus cléments. Fuyant l'hiver humide et froid des forets décimées de la côte est, traversant des paysages désolés de friches industrielles, de forets brûlées (aux acides ?) et de villes désertées en ruines. Les paysages sont désolés et morts, peuplés des cicatrices béantes d'une civilisation industrielle moribonde.
Les derniers hommes survivent dans une violence absolue. Ils évitent et fuient des hardes de cannibales. Dans une maison de maître du sud, ils vivent un épisode digne des films de morts-vivants les plus glauques. La symbolique est forte dans cette demeure, les pauvres vagabonds sont débités, fumés et dévorés. Cette maison s'engraisse de la misère ambiante. Peut être est-ce ce qu'elle a toujours fait ? De l'esclavagisme au cannibalisme elle vole les vies des gens qui la croisent.
Ce père et ce fils n'ont que peu d'espoirs, seule la survie les guide, seule la bienveillance d'un père pour son fils les pousse toujours en avant. Un père prêt à tuer son fils lui même pour le libérer d'éventuels tortionnaires. Il lui apprend même à se suicider...
La Route est un film violent, violent visuellement, par le sang, les viscères, les cadavres et les attaques. C'est aussi un film violent de symboles. Les hommes sont réduits aux purs instincts de survie les poussant à s'entredévorer. Dans ce monde post-apocalyptique père et fils luttent pour conserver leur humanité. Cette humanité qui survie dans cette relation, dans cette dualité père-fils. Le fils est un miroir, le seul moyen pour « Papa » de ne pas sombrer dans le chaos de ce monde où le soleil est absent.
Un film émouvant sinon éprouvant. On en ressort quelque peu éffrayés et pessimistes malgrés la touche édulcorée finale. Certains s'y sentiront perdus, en manque de réponses... mais personne ne les a.

Publié dans Cinéma

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